L’annonce d’une surdité, qu’elle survienne chez un nourrisson (suite au dépistage néonatal) ou plus tard dans la vie, est le plus souvent faite dans le cadre sanitaire : maternité, service ORL, audioprothésiste ou pédiatre. En Haute-Savoie, ce moment clé mobilise immédiatement plusieurs professionnels, en particulier autour des sites hospitaliers suivants :
Dès l’annonce, les équipes hospitalières orientent vers une coordination médicale et invitent généralement à rencontrer une assistante sociale hospitalière, un psychologue ou un conseiller en vie sociale spécialisé dans la surdité. Leurs missions : expliquer les démarches, orienter vers les dispositifs adaptés, et offrir un espace d’écoute immédiat.
Le département compte deux SESSAD spécialisés sur la surdité :
Ces services assurent le lien entre parents, structures scolaires, professionnels de santé, et acteurs associatifs, tout en coordonnant orthophonie, psychomotricité, art-thérapie ou soutien familial. En 2023, plus de 94 enfants étaient suivis par ces deux SESSAD selon l’ADIMC 74.
Cette structure propose une écoute et un accompagnement psycho-social pour les familles mais aussi pour les aidants plus âgés (parents de jeunes adultes sourds). Elle organise régulièrement des groupes de parole à Annecy et Thonon-les-Bains.
L’inclusion scolaire est un enjeu majeur. La Haute-Savoie se distingue par une offre mixte bien géographique :
Les services de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH 74) sont incontournables pour ouvrir les droits : attribution d’une aide technique, notification AESH, orientation vers le bon dispositif. En 2022, 178 enfants scolarisés en Haute-Savoie bénéficiaient d’une notification liée à la surdité selon les chiffres de la MDPH.
Les associations locales agissent comme maillon essentiel, surtout dans les premiers temps, en permettant aux familles de sortir de l’isolement, d’échanger avec des pairs, de s’informer sur des démarches précises (PCH, scolarité, matériel, etc.).
Entre l’annonce et la mise en œuvre des premières solutions concrètes, le département met à disposition plusieurs relais pour aider à comprendre les équipements existants, les aides financières, et le parcours administratif à initier.
La Haute-Savoie dispose d’avancées notoires en matière de dépistage néonatal, avec 98 % des nourrissons testés dans le délai légal (Santé publique France, 2022). Les centres d’action médico-sociale précoce (CAMSP) assurent la suite du repérage, l’accompagnement médical et paramédical à Annecy et Thonon-les-Bains, particulièrement utile pour les tout-petits de 0 à 6 ans.
Être confronté à la surdité implique parfois un bouleversement identitaire, familial, social. Un accompagnement psychologique est souvent proposé dans les semaines qui suivent l’annonce, soit en institution, soit via les réseaux associatifs.
Enfin, de nombreuses familles font appel à des assistants sociaux territoriaux, présents dans chaque Maison Départementale de Solidarité (MDS) : écoute, aide aux démarches, relais avec la MDPH et la CAF, soutien dans les procédures complexes (dossier MDPH, contestation, recherche de solutions relais en urgence).
La surdité d’un enfant impacte toute une famille. La Haute-Savoie, grâce à son tissu associatif, propose différents espaces d’accompagnement parental :
Des activités spécifiques (stages sportifs adaptés, colonies inclusives, groupes LSF enfants-parents) complètent le dispositif, animés par Surdi 74 ou la Fédération Nationale des Sourds de France (relais local).
La transition vers l’âge adulte reste un enjeu en Haute-Savoie. Dès l’adolescence, les dispositifs locaux s’activent pour préparer à l’insertion professionnelle et à l’autonomie :
La Cellule d’Accueil Sourd (CAS) du Département propose également une orientation juridique et sociale, ainsi que l’accès à une permanence interprète (service municipal à Annecy, projet test à Annemasse depuis 2023).
Le parcours après une annonce de surdité en Haute-Savoie se dessine avec de nombreux relais compétents et engagés : des voix, des oreilles, des mains et des cœurs pour que l’accompagnement soit à la hauteur de chaque histoire.
La dynamique locale, ancrée dans les réalités montagneuses et frontalières, progresse chaque année. La mobilisation des acteurs publics, associatifs et des familles renforce l’accessibilité, la diffusion des informations et le respect des choix pour chaque parcours. Face à la surdité, s’appuyer sur ces relais, c’est prendre appui sur un réseau solide pour inventer, ensemble, de nouveaux chemins d’inclusion.